De l’enfer à la guerre : entre effroi et supplication
Colone Trajane, IIe siècle ap. JC
GIOTTO – 1300
Massacre des Innocents, fresque de Giotto, Padoue, v. 1304-1306
Cathédrale d’Orvieto, bas-reliefs, 1320-33
La bataille de Crécy, par Jean Froissart, XVe siècle
Le Jugement dernier, Van der Weyden, 1445–1450
Niccolo Mauruzi da Tolentino à la tête de ses troupes
La contre-attaque décisive de Micheletto Attendolo da Cotignola
La défaite du camp siennois illustrée par la mise hors de combat de Bernardino della Carda
> La Bataille de San Romano, Ucello, 1456
Combat d’hommes nus, Antonio Pollaiuolo (orfèvre et sculpteur florentin), 1465–1475
Le Jugement dernier, Van der Weyden, 1443-52
Le Jugement dernier, Hans Memling, 1466-73
La Bataille d’Anghiari, Rubens d’après Vinci, 1504-1506
Le massacre des Innocents, gravure de Marcantonio Raimondi (d’après Raphaël), vers 1509
L’Incendie du Borgo, 1517
Giulio Romano, 1520
La bataille du pont Milvius, Raphaël, 1520-24
Bataille d’Alexandre, Albrecht Altdorfer, 1529
Le jugement dernier, Michel-Ange, 1541
GUERRES DE RELIGION, GUERRES CIVILES
L’horreur des guerres de religion a inspiré un poète de génie, Agrippa d’Aubigné (1552-1630)qui conçut à 26 ans une œuvre inclassable, les Tragiques.
Le plus traditionnel des « crimes de guerre », le viol, est monnaie courante après les prises de villes, au point que les chroniques ou les mémorialistes dédaignent de les signaler pour eux-mêmes, sauf s’ils ont un caractère particulièrement massif (…) Les tableaux qui évoquent les massacres, sans mettre directement en scène des viols, les laissent imaginer à leurs spectateurs, en montrant fréquemment des femmes, habillées ou nues, assaillies, tirées, bousculées par des hommes en armes. »
Les femmes dans les « troubles » du XVIe siècle, Éliane Viennot
Le massacre de la Saint-Barthélemy, d’après François Dubois
Le Massacre fait à Sens par la populace en 1562
BRUEGHEL – 1560
Le Triomphe de la Mort, Pieter Brueghel l’Ancien, 1562
À la fin de l’année 1559, l’armée espagnole n’est pas payée et vit de pillages de la population. Philippe II refuse de la retirer, en raison de la montée du protestantisme, notamment à Anvers, avant de le faire en 1562. Pieter Brueghel l’Ancien quitte alors Anvers pour Bruxelles.
S’inspirant des xylographies d’Hans Holbein le Jeune, Le Triomphe de la mort témoigne de l’influence de Bosch sur le travail de Bruegel avec ses détails insolites dans un paysage inquiétant mais on ne trouve pas ici de monstres à la Bosch. Ce n’est pas une oeuvre destinée à inciter à la rédemption : aucun espoir de miséricorde ou de résurrection n’est donné ici.
La bataille de Zadar, Tintoret, 1584-1587
La Bataille d’Issus, Jan Brueghel l’Ancien, 1602
Martyr de St Mathieu, Caravage, 1599/1600
Sacrifice d’Isaac, Caravage, 1603
RUBENS – 1610-1637
Le massacre des innocents, Rubens, 1610-12
Le retour de Rubens à Anvers coïncide avec une période de prospérité dans la ville, grâce à la signature du Traité d’Anvers en avril 1609 qui met fin à la guerre entre l’Espagne et les Provinces-Unies. En septembre, Rubens est nommé peintre officiel de la cour d’Albert et Isabelle, souverains des Pays-Bas de 1609 à 1621. Il reçoit la permission spéciale d’installer son atelier à Anvers plutôt qu’à la Cour de Bruxelles, mais aussi de travailler pour d’autres clients que les seuls souverains.
Le massacre des Innocents, Reni, 1611
La Bataille du pont Milvius, Pieter Lastman, 1613
Influencé par Le Caravage, Lastman fut le peintre d’Amsterdam le plus important et le plus influent de sa génération. Il déclinait les commandes et choisissait librement ses sujets.
Le Rapt de Proserpine, Bernin, 1622
L’Enlèvement des Sabines, Pierre de Cortone, 1627-1628
Le Massacre des innocents, Nicolas Poussin, vers 1625-1629
Poussin est alors à Rome.
L’Enlèvement de Proserpine, Durer, 1631
Tityos, Ribera, 1632
L’Enlèvement des Sabines, Poussin, 1634-35
L’Enlèvement des Sabines, Poussin, 1637
Le Massacre des Innocents, Rubens, 1636-1638
Les horreurs de la guerre, Rubens, 1637
Ce tableau est une allégorie de la guerre de Trente ans qui a détruit notamment la Flandre. Ici, sur la peinture de Rubens, Vénus cherche à retenir Mars qui le bouscule et qui laisse ouvert derrière lui le temple de Janus. Alecto brandissant sa torche le tire en avant. En haut à droite, la peste et la famine sont personnifiées par les monstres. En bas, la femme au luth brisé signifie l’impossibilité de toute harmonie. Complètement à droite, en bas, un architecte renversé, ses instruments à la main. Mars piétine les livres. La femme en noir, à gauche est Europe déchirée par la guerre. Son attribut, le globe transparent surmonté d’une croix, symbole de la chrétienté, est porté par un enfant derrière elle. Le message que veut transmettre le tableau est que même l’amour ne peut prévenir la brutalité de la guerre. Lassé des conflits armés incessants, Rubens écrivait en 1635 à l’intellectuel Peiresc, qu’il comptait parmi ses amis : « Je suis un homme qui aime la paix »
Apollon et Marsyas, Ribera, 1637
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L’Enlèvement de Proserpine, Nicolas Mignard, 1651
Battle, Adam François van der Meulen, 1657
Cavalery in the Battle, Adam François van der Meulen, 1657
Le passage du Rhin par l’armée française, van der Meulen
Passage du Rhin par l’armée de Louis XIV, Joseph Parrocel, 1699
Louis XIV dirigeant le siège de Maestricht,
Bataille de Lawfeld, Pierre Lenfant, 1771
GROS ET GIRODET – 1800
La bataille d’Aboutir, Gros, 1806
Le moment représenté est celui où les Français, après avoir pénétré dans la grande mosquée du Caire, combattent les rebelles qui s’y sont retranchés. Le Français brandissant son sabre et foulant les cadavres semble repris du Massacre des Innocents de Poussin. De la même façon, son ennemi, représenté dans une nudité héroïque et soutenant le corps d’un insurgé, semble directement sorti d’un bas-relief antique. Le tumulte du second plan où paraissent une multitude de personnages dote à lui seul la scène d’un mouvement violent. Dans la férocité de ce combat, on retrouve la revendication de l’honneur national qui fit prononcer au général Bon, alors que les insurgés lui apportaient leur soumission, ces mots terribles : « L’heure de la vengeance est sonnée ; vous avez commencé, c’est à moi de finir », engageant un bombardement continu qui écrasa les révoltés le 22 octobre.
La bataille d’Eylau par Gros, 1808
Napoléon à la bataille d’Austerlitz, François Pascal Simon, 1810
Bataille des Pyramides, Antoine-Jean Gros, 1810
La révolte du Caire, Girodet, 1810
Grand admirateur de Gros, Girodet tente de surpasser les tableaux orientalistes de son confrère en situant son action au coeur d’un combat qui fait rage. De cette tumultueuse mêlée de combattants aux corps enchevêtrés émergent trois figures principales, un hussard chargeant au sabre une terrifiante figure de guerrier, complètement nue, soutenant dans ses bras son maître Mamelouk expirant.
GOYA – 1814
Tres de Mayo, Goya, 1814
Pour faire passer son message, l’œuvre de Goya sublime la figure des révoltés. Au centre du tableau, on peut lire la terreur sur le visage de l’homme en blanc. Ses yeux ne quittent pas les tueurs anonymes dont on ne distingue pas le visage. Il a les bras ouverts, comme un crucifié, un martyr. Pour accentuer la position christique de l’homme, Goya a placé sur sa main droite un stigmate, signe chrétien de la crucifixion.
C’est seulement en 1814, après l’éviction définitive des Français, que Goya peint le Tres de Mayo et le Dos de Mayo (qui représente la rébellion). Sans avoir omis de demander au préalable l’autorisation au gouvernement provisoire, de « perpétuer au moyen du pinceau les notables et héroïques actions ou scènes de [la] glorieuse insurrection contre le tyran de l’Europe.«
Scène du masssacre des innocents – Cogniet Léon (1794-1880) – 1824
Tuerie d’Auguste Préault – 1834-50
Bataille de Bazeilles : Les Dernières Cartouches, Alphonse de Neuville, 1873
La Bataille de Grunwald, Jan Matejko, 1878
Défense de la porte de Longboyau, Alphonse de Neuville, 1879
Damnation, Permoser, v 1725
Prométhée, NS Adam, 1738-1762
La guerre. Trois figures hurlantes – 1894 – Bourdelle
Soldat Blessé, 1916, Otto Dix
Guernica
Le visage de la guerre, Salvador Dali, (1940)
Massacre en Corée, Pablo Picasso
A lire et écouter
De Rubens à Picasso, six peintures qui ont dénoncé les horreurs de la guerre, 05/04/2018